Véhicules trop chers à l'achat, coût de l'entretien... Comment la voiture est devenue un bien de luxe pour 3 Français sur 4

La voiture, un objet qui reste indispensable pour une majorité de Français, mais qui coûte de plus en plus cher. C'est ce qui ressort d'une étude menée par l'assureur Leocare* dans laquelle 74% des sondés estiment que la voiture s'apparente désormais à un bien de luxe.
Une voiture chère à l'achat... et à l'usage
Ces dernières années, le prix moyen des voitures s'est en effet envolé. Il était d'un peu plus de 36.000 euros l'an dernier pour un véhicule neuf. Sur le marché de l'occasion, le tarif moyen est enfin repassé sous les 20.000 euros cette année, après une flambée des prix post-pandémie.
Dans ce contexte, 50% des Français disent avoir déjà renoncé à acheter ou remplacer un véhicule faute de moyens. De quoi ainsi favoriser le vieillissement du parc automobile, avec un âge moyen qui a dépassé les 11 ans en 2024, contre à peine plus de 10 ans en 2017.
Au-delà de l'achat d'une voiture, l'enquête de Leocare pointe aussi les dépenses perçues comme les plus lourdes dans ce budget automobile des Français: l'entretien et les potentielles réparations pour 36% des sondés mais aussi le carburant pour 25% d'entre eux devancent ainsi l'achat ou le financement d'un véhicule, vus comme la principale dépense pour 24%.
Un budget qui peut atteindre trois mois de salaire par an
Un peu plus de 6 Français sur 10 estiment que leur voiture représente entre 5% et 20% de leurs dépenses mensuelles, ce qui peut se traduire entre un et trois mois de salaire par an, estime Leocare. Chiffre inquiétant: pour faire face à une réparation, 1 conducteur sur 5 a déjà dû contracter un crédit.
D'autres ajustent les frais en termes d'assurance: 33% des conducteurs ont déjà réduit leurs garanties et 9% ont renoncé à toute couverture, quand 16% songent à s'en passer. Récemment, le Fonds de garantie des victimes (FGV) avait rapporté une augmentation du nombre d'accidents provoqués par un conducteur non assuré ou inconnu.
Un "luxe" indispensable
Difficile toutefois de faire une croix sur ces dépenses: 63% des Français jugent la voiture indispensable et 54% n'envisagent pas de s'en passer au quotidien, que ce soit pour aller travailler, faire ses courses, chercher ses enfants ou se rendre à un rendez-vous médical.
Parmi les autres solutions envisagées pour se déplacer: 44% évoquent les transports en commun et 27% les mobilités douces comme le vélo ou la trottinette. Plus d'un tiers (33%) se montrent catégoriques en expliquant ne voir aucune alternative crédible à la voiture. Un usage de la voiture qui reculerait ainsi davantage par contrainte que par conviction, résume Leocare. Face à cette hausse des dépenses associées à la voiture, 42% des Français disent avoir réduit leurs trajets quotidiens, 32% avoir déjà reporté ou annulé un entretien du véhicule considéré comme non-urgent et près de 15% réalisent eux-mêmes certaines réparations.
Un sentiment d'aggravation de la précarité automobile contre laquelle les politiques publiques semblent impuissantes. Près d'un tiers des Français jugent les aides trop centreés sur la voiture 100% électrique, elle-même vue comme financièrement inaccessible malgré des dispositifs comme le leasing social.
*Méthodologie: étude menée par Leocare, en partenariat avec Discurv, du 3 au 7 juillet 2025, auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas