Budget: Sébastien Lecornu "n'envisage pas" le retour de l'ISF" et "ne croit pas" à la taxe Zucman

Le Premier ministre l'affirme haut et fort: le gouvernement "n'envisage pas" le retour de l'impôt sur la fortune. Dans un entretien au Parisien, Sébastien Lecornu exclut la remise en application de l'ISF, mais indique que la proposition de budget inclura l'augmentation de "certains impôts", pendant que "d'autres diminueront".
L'ISF avait été supprimé en 2017, pour être remplacé par un impôt sur la fortune immobilière. Quant la taxe Zucman, Sébastien Lecornu "ne croit pas" qu'elle soit la "seule réponse".
"Si les Français expriment un besoin de justice fiscale, les contribuables, quelle que soit leur contribution, veulent s’assurer du bon usage de leurs impôts. On peut en appeler à leur patriotisme d’autant plus facilement que l’on chassera la mauvaise dépense publique."
"Comment peut-on prétendre vouloir plus de justice fiscale, tout en refusant que les milliardaires soient soumis à un impôt minimum?", a réagi sur X Gabriel Zucman qui assur que "les milliardaires sont particulièrement prospères en France".
Pas de "budget d'austérité"
"Il y a des attentes sociales fortes dans notre pays, il est donc hors de question de préparer un budget d'austérité et de régression sociale", a également affirmé Sébastien Lecornu, en ajoutant qu'il "repart d'une feuille blanche" pour tenir compte de ses consultations avec les forces syndicales et politiques.
"Je présenterai un projet robuste aux alentours de 4,7% (de déficit)", au lieu de 4,6% comme le prévoyait son prédécesseur François Bayrou, ajoute le Premier ministre, "compte tenu du fait que j'ai décidé de ne pas imposer aux Français de renoncer à deux jours fériés sans être rémunérés. C'est pleinement compatible avec l'objectif de 3% en 2029", qui reste inchangé.
Il envisage dans ce projet de budget de réduire de 6 milliards d'euros le "train de vie" de l'État "qui doit donner l'exemple", une "meilleure maîtrise des dépenses sociales et des collectivités territoriales", ainsi qu'un "projet de loi ambitieux de lutte contre les fraudes sociales et fiscales" qui sera présenté au Conseil des ministres en même temps que les projets de budget.
Le Premier ministre a par ailleurs dit vouloir "examiner" les évolutions possibles de l'Aide médicale d'Etat (AME), dans le collimateur de l'extrême droite et de la droite mais défendue par la gauche. Il a en revanche démenti toute volonté de moratoire sur les énergies renouvelables.