Lombard juge "insuffisant" le projet d'économies proposé par le PS mais estime qu'un compromis sera "inévitable" en cas de chute de Bayrou

Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Éric Lombard le 15 juillet 2025 à Paris lors de la présentation de la feuille de route budgétaire pour l'année 2026 en France. - THOMAS SAMSON / AFP
Un compromis sur le projet de budget pour 2026 de la France sera "inévitable" si le gouvernement de François Bayrou venait à chuter la semaine prochaine, a déclaré le ministre de l'Économie et des Finances, Éric Lombard, dans un entretien au Financial Times publié ce mercredi.
François Bayrou a déclaré le 25 août qu'il engagerait devant l'Assemblée nationale le 8 septembre la responsabilité de son gouvernement sur la question de la lutte contre l'endettement du pays. Cette annonce est intervenue après que le locataire de Matignon a dévoilé en juillet le contenu de son projet de budget pour 2026, réclamant un "effort" de plus de 40 milliards d'euros d'économies afin d'échapper, a-t-il dit, à la "malédiction" de la dette.
De son côté, le Parti socialiste (PS), qui a dit avoir pris la décision "irrévocable" de voter contre François Bayrou la semaine prochaine, a effectué des propositions destinées à effectuer près de 22 milliards d'euros d'économies. Éric Lombard a décrit cela comme "insuffisant".
"Il y a un désaccord sur le rythme et un désaccord sur l'ampleur" des économies
Disant espérer que François Bayrou obtienne la confiance des députés, Éric Lombard a admis que, dans le cas contraire, des concessions seraient nécessaires auprès des socialistes pour parvenir à un accord sur le projet de budget, citant l'équilibre des pouvoirs au Parlement.
"C'est inévitable", a-t-il dit au Financial Times. Le ministre a toutefois exprimé sa confiance sur le fait que le projet de budget serait adopté à temps dans tous les cas, qu'il soit ou non encore en poste à Bercy, estimant que le gouvernement n'aurait pas à repartir de zéro. "Il y a un désaccord sur le rythme et un désaccord sur l'ampleur" des économies en 2026, "mais cela laisse une marge de discussion", a-t-il déclaré.
Interrogé sur la de taxation des plus riches réclamé par la gauche pour plus de justice fiscale, le locataire de Bercy a assuré "partager cette vision de solidarité". "Il est vrai que dans la culture française, il y a un besoin d'égalité, d'apparence d'égalité, plus grand qu'ailleurs. Le symbolique est parfois plus important que le réel", a-t-il ajouté.
Enfin, Éric Lombard se verrait bien rester à Bercy si Emmanuel Macron le lui demandait en cas de chute du gouvernement lundi prochain: "Je ne vous cache pas que je trouve que c'est un ministère formidable où nous pouvons faire beaucoup de choses utiles", a-t-il dit.