"Nous pourrions devenir un pays du tiers-monde": Trump met la pression sur la Cour suprême qui devra rendre une "décision rapide" sur les droits de douane

Donald Trump a confirmé mardi qu'il allait demander à la Cour suprême de se prononcer rapidement après qu'une cour d'appel fédérale a considéré vendredi qu'il n'avait pas le pouvoir d'instaurer une grande partie des droits de douane mis en place depuis son retour à la Maison Blanche.
"Nous allons nous tourner vers la Cour suprême, je pense dès demain (mercredi), car nous avons besoin d'une décision rapide", a déclaré le président américain à la presse, depuis le Bureau ovale, ajoutant avoir demandé à passer par une "procédure accélérée".
"Si vous enlevez les droits de douane, nous pourrions devenir un pays du tiers-monde", a-t-il affirmé.
Une prérogative du Congrès?
Vendredi, une cour d'appel fédérale américaine a jugé que Donald Trump n'avait pas le pouvoir d'instaurer une grande partie des taxes sur les produits importés qu'il a mises en place depuis son retour au pouvoir en janvier. Selon le texte du jugement, "la loi confère au président des pouvoirs importants pour prendre un certain nombre de mesures en réponse à une situation d'urgence nationale déclarée, mais aucune de ces mesures n'inclut explicitement le pouvoir d'imposer des droits de douane et autres taxes", prérogative du Congrès.
Ces droits de douane restent toutefois en vigueur, le temps pour la Cour suprême d'examiner l'affaire. La Maison Blanche a accusé les juges d'avoir pris cette décision pour des raisons politiques, ajoutant faire appel de la décision. Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a mis en place, en plusieurs vagues, de nouvelles surtaxes sur les produits entrant aux États-Unis. Celles-ci vont de 10 à 50% selon les situations et les pays.
Ce sont ces droits de douane - différents de ceux frappant des secteurs en particulier (automobile, acier, aluminium, cuivre) - qui sont au coeur du conflit juridique. L'affaire avait d'abord été examinée par le tribunal de commerce international des États-Unis (ITC) qui avait estimé fin mai que Donald Trump avait outrepassé ses pouvoirs en imposant des surtaxes non ciblées, à la suite de plaintes déposées par plusieurs Etats démocrates et une coalition de petites entreprises.
Donald Trump a répété vendredi estimer que mettre fin aux droits de douane "serait une catastrophe complète pour le pays", qui serait "détruit". Le gouvernement s'inquiète notamment de perdre un levier majeur de pression sur ses partenaires commerciaux. La crainte de droits de douane exorbitants a poussé nombre d'entre eux, dont l'Union européenne, à s'abstenir de riposter et à ouvrir davantage leur marché aux produits américains.