"Il a attaqué le policier, alors il a tiré": un homme touché par des éclats de balle témoigne après l'attaque au couteau à Marseille

Au lendemain de l'attaque au couteau dans un hôtel à Marseille, le choc est toujours présent chez les riverains. Le quartier entier a été bouclé ce mardi 2 septembre après qu'un homme a blessé à l'arme blanche cinq personnes, avant d'être abattu par la police.
Abdulsamed, employé d'un kebab, a assisté à la scène. Les forces de l'ordre ont tenté de maîtriser l'assaillant présumé devant le magasin, en lui demandant de jeter ses armes. "Il est arrivé vers nous et les gens criaient 'Appelez la police'. La police est arrivée, lui a demandé de lâcher l'arme. Il n'a pas lâché et il a voulu s'attaquer au policier, alors le policier a tiré."
"Il est tombé direct par terre"
Face à son refus, les policiers ont décidé de tirer. "Il est tombé direct par terre." Ce sont les éclats des tirs qu'Abdulsamed a reçu au niveau des jambes. "On était là, et l'homme était juste là", montre-t-il à BFMTV. "Même pas deux mètres" le séparaient du suspect de l'attaque.
"Je suis choqué", confie-t-il. "C'est trop difficile, c'est trop dur."
Il présente aujourd'hui un pansement au niveau du genou et va mieux physiquement ce mercredi, bien que psychologiquement il reste encore sous le choc. C'est le cas également de nombreux habitants et de commerces, qui ont parfois assisté à la scène.
"Je remonte dans ma chambre et j'entends trois ou quatre déflagrations. Je redescends et je vois la personne allongée, avec des policiers autour", décrit Stefen, un touriste. "On a du mal à réaliser que c'était des vrais tirs de pistolet."
"J'ai vu la police arriver, j'ai eu la peur de ma vie", ajoute André, 79 ans, qui s'est retrouvé sur le chemin entre le suspect et la police qui tentait de l'arrêter.
Ce mercredi matin, les commerçants du quartier sont aussi prudents. "Quand je suis venue le matin au travail en marchant, j'ai eu une petite boule au ventre", raconte une commerçante. "À 6h30, il fait nuit, il n'y a personne." "C'est toujours triste ce qu'il se passe... surtout pour notre quartier, ça ne donne pas une bonne image", ajoute une boulangère au micro de BFMTV.
Un "périple criminel"
Des enquêtes ont été ouvertes pour faire la lumière sur les circonstances exactes des faits, notamment pour "tentative d'homicide volontaire" et "tentative d'homicide volontaire sur fonctionnaire de police". L'assaillant présumé, armé de deux couteaux, a blessé cinq personnes dont l'une d'entre elles est dans un état critique.
Selon les déclarations du procureur de Marseille Nicolas Bessonne, l'homme neutralisé "était connu des services de police et de justice" et a entrepris un "périple criminel". "L'individu voulait terminer son périple meurtrier en mourant", a ajoué le ministre de l'Intérieur.
Bruno Retailleau, qui s'est rendu sur place, a remercié les forces de l'ordre et salué leur courage.