Gaîté Lyrique occupée par de jeunes migrants: la ville de Paris va assurer la sécurité et le gardiennage

La Ville de Paris a annoncé vendredi qu'elle allait assurer "les activités de gardiennage et de sécurité" de la Gaîté Lyrique, lieu culturel parisien à l'arrêt depuis mi-décembre et l'occupation de ses locaux par de jeunes migrants, prenant le relais des salariés de l'établissement qui ont exercé leur droit de retrait.
La Ville n'a pas dit exactement quand se fera cette prise de relais, des aspects techniques restant à définir, mais a assuré qu'il n'y aura "pas de vacance". Elle appelle désormais l'Etat "à agir" pour reloger les jeunes.
"On attend toujours une proposition de prise en charge digne et pérenne" des adolescents, a indiqué la mairie.
"Un scandale absolu" pour Benoît Hamon
Plus tôt vendredi, la Gaîté Lyrique avait annoncé lors d'une conférence de presse que les discussions avec la mairie étaient "bien engagées" sur "la prise de relais sur les questions de sécurité du bâtiment" occupé par 446 jeunes selon un décompte effectué le 21 février et où la situation devient "explosive", selon la direction.
Mercredi, la direction de l'établissement avait annoncé qu'elle cesserait la gestion du site vendredi soir si une solution n'était pas trouvée d'ici là, affirmant ne plus être en mesure d'assurer "la sécurité et le gardiennage" du site.
"L'irresponsabilité de l'Etat est un scandale absolu", a dénoncé lors de la conférence de presse Benoît Hamon, président de l'ONG Singa, membre de la société gérant la Gaîté Lyrique.
"Le ministre de l'Intérieur (Bruno Retailleau) ne répond absolument pas à son devoir de mise à l'abri de personnes en situation de vulnérabilité", a-t-il ajouté, affirmant n'avoir aucune information de la part de l'Etat sur une éventuelle solution d'hébergement.
Contactée par l'AFP, la préfecture d'Ile-de-France n'avait pas réagi dans l'immédiat.
"Réintégrer [la Gaîté Lyrique] au plus vite"
Le 10 décembre, environ 200 migrants mineurs ont investi les locaux de ce lieu culturel, située dans le IIIe arrondissement de Paris. Les jeunes exilés, rassemblés dans le "Collectif des jeunes du parc de Belleville", demandent à être hébergés et que leur minorité soit reconnue.
L'établissement avait dû annoncer mi-décembre sa fermeture au public jusqu'à nouvel ordre. "Nous sommes dans une situation qui constitue un danger grave et imminent", ont rappelé vendredi les représentants des salariés, qui ont exercé leur droit de retrait.
Les équipes "souhaitent réintégrer leur lieu de travail au plus vite", ont-ils ajouté.
"Travailleur social, c'est un métier", a rappelé l'ex-candidat à la présidentielle Benoît Hamon, qui a salué la "solidarité" des salariés face à ces jeunes migrants.