Prison pour narcotrafiquants de Vendin: des détenus en grève de la faim déplorent des visites qui les "cassent psychologiquement"

Le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), devenu l'une des prisons de haute sécurité de France, le mardi 22 juillet 2025. - RMC
Plusieurs dizaines de détenus du quartier de haute sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) ont annoncé, dans un communiqué collectif consulté par BFMTV, avoir lancé lundi une grève de la faim pour demander de meilleures conditions de détention, notamment pour les visites.
Un porte-parole du ministère de la Justice a confirmé qu'"entre 20 et 30 détenus" de la prison ont "commencé une grève de la faim". "Nos familles paient le prix fort", déplore le communiqué, signé du "super cartel de Vendin-le-Vieil", authentifié par l'avocate de plusieurs détenus et qualifié de "lunaire" par le porte-parole du ministère de la Justice.
Les prisonniers, qui restent anonymes, assurent que le système de visites "sert avant tout à 'casser psychologiquement' les détenus et les familles".
Près de 90 détenus ont rejoint Vendin-le-Vieil
D'après Christine d'Arrigo, avocate de trois personnes qui y sont incarcérées, les détenus ont "refusé les repas" et déposé devant leurs portes la nourriture qu'ils possédaient dans leurs cellules lundi. L'avocate se dit "très inquiète" de cette "action collective d'ampleur".
Des détenus du quartier de haute sécurité s'étaient déjà mobilisés la semaine passée, inondant délibérément leurs cellules.
Le communiqué des détenus fustige "l'hygiaphone", une vitre empêchant le contact entre détenus et visiteurs, "justifiée officiellement pour éviter l'introduction d'objets illicites" alors qu'un "portique à ondes millimétriques détecte déjà tout objet interdit". Il déplore des heures d'appels téléphoniques limités et l'accueil des familles et enfants par "des agents cagoulés censés impressionner".
"On ne punit pas les bonnes personnes", déplore Christine d'Arrigo, qui avait déjà dénoncé des conditions de parloirs avocat "indignes" fin juillet.
Près de 90 détenus du milieu du narcotrafic ont rejoint entre fin juillet et début août le nouveau quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) de la prison de Vendin-le-Vieil, l'un des deux centres pénitentiaires les plus sécurisés de France avec sa jumelle, la prison de Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne.
Plusieurs dizaines d'entre eux contestent leur transfert et leurs conditions de détention à Vendin-le-Vieil devant la justice administrative ou des juges des libertés et de la détention, en vain pour l'instant.