"Les juifs pour ou contre?": l'université Paris 1 "condamne avec la plus grande fermeté" des actes antisémites d'étudiants

L'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a fait état mardi 16 septembre d'"actes antisémites" subis ces derniers jours par certains de ses étudiants, indiquant qu'elle condamne "avec la plus grande fermeté" ces "dérives inadmissibles" et que "tout est et sera fait pour poursuivre" les coupables.
Deux "actes graves" sont survenus "dans des groupes de discussion entre étudiants" ces derniers jours, explique l'université dans un communiqué.
Des étudiants juifs exclus de groupes de discussions
Le premier acte a eu lieu le 24 août, quand un étudiant a créé sur un groupe Whatsapp d'étudiants de la même promotion un sondage "Les juifs pour ou contre?", détaille Paris 1. L'université a "signalé les éléments portés à sa connaissance au procureur de la République" et "engagera des poursuites disciplinaires contre l'auteur dès que son identité sera établie", ajoute-t-elle.
Le deuxième acte s'est produit lundi. L'université indique avoir "été avertie en fin de journée de l'exclusion d'un groupe de discussion sur le réseau social Instagram de plusieurs étudiants en raison de leur supposé sionisme, plus vraisemblablement en raison de leur prétendue appartenance religieuse, par un étudiant ou une étudiante".
Paris 1 a saisi mardi matin la justice pour ces faits, et engagera là aussi "des poursuites disciplinaires dès que l'auteur sera identifié", poursuit-elle.
"Ces deux actes dont le caractère antisémite apparaît manifeste méritent une sanction à la hauteur de leur gravité et l'université fait tout ce qui est en son pouvoir pour qu'il en soit ainsi", conclut Paris 1.
Le ministre de l'Enseignement supérieur apporte son "soutien"
Dans un message posté sur X, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a jugé qu'"il est temps de réagir. L’antisémitisme n’est pas le problème des juifs".
Philippe Baptiste, ministre démissionnaire chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a apporté son soutien aux étudiants "victimes de l’antisémitisme". "Je fais confiance à l’université pour prendre des mesures disciplinaires et j’ai pour ma part demandé à la rectrice de Paris de saisir le procureur de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale", a-t-il ajouté sur même réseau social.
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France a dénoncé des "dérives antisémites intolérables". "La direction de l’université doit les sanctionner sans délai ! Fidèle à sa charte des valeurs républicaines pour les universités et grandes écoles, la région Île-de-France y veillera", a-t-elle écrit sur X.
De son côté, la rectrice de Paris "condamne vivement ces actes" et "appelle les universités à la plus grande fermeté contre tout acte antisémite, raciste et discriminatoire".
Le Parlement a adopté début juillet une proposition de loi visant à lutter contre l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur, qui prévoit des mesures en matière de sensibilisation et de sanctions disciplinaires et rend obligatoire la désignation au sein de chaque établissement d'un "référent" dédié.
Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l'Intérieur, soit une baisse de 24% sur un an mais un doublement par rapport à la même période de 2013.