Le film "Rembrandt" attaqué par des pro-nucléaires ? Des cinéastes dénoncent une "campagne de discrédit"

Des associations pro-nucléaires ont mené une "campagne particulièrement offensive" contre le film Rembrandt, avec Romain Duris et Camille Cottin, accusé d'amplifier les risques liés à cette énergie, a dénoncé lundi la Société des réalisatrices et réalisateurs de films (SRF).
Sorti en salles le 24 septembre, ce film de Pierre Schoeller (L'Exercice de l'Etat) suit le basculement d'une physicienne travaillant dans le nucléaire qui s'inquiète des dangers que cette énergie soulèverait en cas de catastrophe climatique.
"Debunk Rembrandt"
Le film "est l'objet d'une campagne de discrédit organisée par des associations lobbyistes pro-nucléaires, particulièrement offensive", a estimé dans un communiqué la SRF, évoquant "un site internet dédié" et des opérations de tractage.
Le long-métrage est ainsi décortiqué sur un site de l'association Les Voix du nucléaire sous l'onglet "Debunk Rembrandt" où sont listées les contre-vérités supposées du scénario et les critiques contre l'industrie nucléaire relayées par le film.
Sur un tract qui a été distribué devant des salles de cinéma et que l'AFP a pu consulter, la même association pro-nucléaire affirme vouloir "éviter que cette oeuvre cinématographique ne devienne un instrument de propagande au service d'une idéologie antinucléaire rescapée des années 70".
"Notre démarche n'est pas d'attaquer le film mais d'aider les gens qui le souhaitent et qui s'intéressent à la question du changement climatique de distinguer ce qui relève de la fiction et de la réalité scientifique", affirme à l'AFP Myrto Tripathi, présidente des Voix du Nucléaire, qui se présente comme une "association de citoyens".
La responsable, elle-même ancienne salariée du nucléaire, assure par ailleurs que l'opération de tractage s'est limitée "à trois cinémas" le jour de la sortie.
"Une haine systématique du cinéma"
Selon la SRF, qui regroupe quelque 500 cinéastes, ces actions font toutefois peser une "pression" sur les réalisateurs.
"Ce type d'attaques, de plus en plus fréquentes, risque de conduire à la disparition même de la notion d'oeuvre d'auteur (...) puisque toute oeuvre est désormais soupçonnée d'être au service d'une idéologie", écrit l'association.
"On remarque du côté des lobbys une haine systématique du cinéma et la liberté de création quel que soit l'écho rencontré par les films", déclare à l'AFP Julie Fabiani, déléguée générale adjointe de la SRF.
Sur sa première semaine d'exploitation, Rembrandt a peiné à trouver son public en réunissant 41.308 spectateurs en France.