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Contrôle judiciaire, troubles psychiatriques… Le profil du suspect de l'attaque au couteau à Marseille

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Un homme a attaqué cinq personnes dans le centre de Marseille ce mardi 2 septembre avant d'être tué par des policiers. Le mis en cause était, selon nos informations, connu comme souffrant de troubles psychiatriques.

Le profil du suspect commence à se dessiner au lendemain de l'attaque au couteau qui a fait cinq blessés à Marseille. Selon nos informations, le suspect, un Tunisien de 35 ans en situation régulière, était connu des services de renseignement. Il n'était pas identifié comme une personne radicalisée mais il était connu comme souffrant de troubles psychiatriques, a appris BFMTV d'une source proche de l'enquête.

Le mis en cause faisait également l'objet de plusieurs inscriptions au fichier de Traitement d'antécédents judiciaires (TAJ), notamment pour usage de stupéfiants, propos antisémites, violences et menaces, a également appris BFMTV de sources concordantes.

Un jugement prévu en octobre 2025

Il avait été condamné par le tribunal correctionnel de La Rochelle à quatre ans de prison, dont un an ferme, mais sans mandat de dépôt, en mai 2025. Il lui était reproché d'avoir porté des coups de couteau à son neveu en mars 2023, car il le soupçonnait d'entretenir une liaison avec son ex-compagne, selon les informations du Figaro, confirmées à BFMTV par une source judiciaire.

Il avait fait appel, c'est la raison pour laquelle la peine n'avait pas été mise à exécution.

Il devait également être jugé le 2 octobre 2025 pour "provocation à la haine en raison de la religion" après avoir pris la parole lors d'une prière à la mosquée de Sète, le 13 juin dernier, "sous-entendant que le pays était gouverné par des Juifs et des sionistes", a indiqué le procureur de la République de Marseille, ce 3 septembre.

Expulsé de son hôtel

Mardi 2 septembre, peu avant le passage à l'acte, cet homme "s'était fait expulser de l'hôtel dans lequel il logeait dans le quartier de Belsunce, parce qu'il ne payait pas son loyer", a expliqué le procureur Nicolas Bessone, lors d'un point presse.

À 14h45, il revient dans cet hôtel, monte au premier étage dans la chambre qu'il a occupée et porte alors un coup de couteau au flanc d'un occupant. Touché au thorax, il se trouvait en fin d'après-midi "dans un état critique", selon le procureur.

Il porte ensuite plusieurs coups de couteau au réceptionniste de l'hôtel, avant de le poursuivre dans la rue où il s'enfuyait avec le fils du gérant. Il poignarde alors ce dernier "au niveau du dos". Le réceptionniste et le fils, "en urgence relative" selon le procureur, sont très certainement "définitivement sauvés", a assuré dans la soirée le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, venu sur place.

Interrompu par la police

L'homme se rend ensuite cours Belsunce, une artère très fréquentée et commerçante du centre-ville, "dans un snack situé à proximité où il y a le patron et un certain nombre d'employés" de l'hôtel, situé quelques rues plus loin. Dans ce restaurant, il essaie alors de blesser d'autres personnes.

Chassé du snack, il va ensuite poursuivre son "périple criminel" et "il semblerait qu'à l'aveugle, gratuitement, il tente de porter des coups à des personnes présentes et notamment deux personnes vont être blessées au niveau facial en recevant des coups de matraque puisqu'il était porteur de deux couteaux, mais également d'une matraque", a détaillé Nicolas Bessone.

Une patrouille de police circulant à Belsunce intervient ensuite: les policiers "vont lui demander de jeter ses armes, il n'obtempère pas et ils vont faire usage de leurs armes, que ce soit du taser ou de leur pistolet automatique et ils vont le neutraliser", détaille le procureur.

Selon Bruno Retailleau, il s'agissait précisément d'une patrouille de la police aux frontières (Paf) qui était "là dans le cadre de patrouille pour lutter contre l'immigration irrégulière, ça fait partie des consignes que j'ai données aux préfets (...) et sans eux je peux vous assurer qu'il y aurait eu d'autres victimes". "C'était la bonne patrouille au bon moment et au bon endroit", a salué le ministre. L'homme est mort avant 15h30 malgré les tentatives de réanimation.

La police judiciaire a été saisie de deux enquêtes, ouvertes pour "tentatives d’homicide volontaire" et "tentatives d’homicides volontaires sur fonctionnaires de police". Une troisième enquête a également été ouverte sur l'usage de l'arme par les policiers, confiée à l'IGPN.

Boris Kharlamoff avec Sophie Cazaux et l'AFP