Suicide d'une directrice d'école le jour de la rentrée: Élisabeth Borne "saisit l'inspection générale" pour "faire la lumière"

La ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne le 28 avril 2025 à Paris lors de la présentation du rapport de relance des "Assises de lutte contre l'antisémitisme" - Ian LANGSDON / AFP
La ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne "saisit l'inspection générale de l'Éducation nationale" après le suicide de Caroline Grandjean, une directrice d'école primaire dans le Cantal le jour de la rentrée.
L'objectif: "mener une enquête administrative et faire la lumière sur la mort de Caroline Grandjean, répondant ainsi à la demande des syndicats", selon un communiqué du ministère de l'Éducation nationale du mardi 2 septembre. La directrice d'école a été victime de harcèlement homophobe pendant plusieurs mois en 2023 et 2024
Il s'agit d'"un drame qui a profondément touché l'Éducation nationale". Élisabeth Borne se défend en indiquant que "des mesures d'accompagnement avaient été mises en place par l'institution, notamment l’octroi de la protection fonctionnelle, un signalement au procureur, et l’activation de dispositifs de soutien". De son côté, Caroline Grandjean avait dénoncé le manque de soutien de l'Éducation nationale face à cette affaire.
Une procédure en "recherches des causes de la mort" ouverte
"Caroline aura tenté du mieux qu'elle pouvait de se reconstruire. Mais la blessure était trop profonde. Elle a choisi de se donner la mort ce lundi 1er septembre, jour de la rentrée scolaire", a annoncé l'auteur de bande dessinée Remedium sur X lundi soir.
Ce dernier a raconté l'histoire de Caroline Grandjean dans une bande dessinée publiée sur les réseaux sociaux en janvier. Lui aussi pointe le manque de soutien de l'Éducation nationale. Il affirme qu'"il y a trois jours à peine", elle lui a écrit pour lui annoncer que "l'inspectrice qui ne l'avait pas soutenue était promue, devenant l'assistante de la Directrice académique". Cela a été "le dernier clou de son cercueil", selon Remedium.
En décembre 2023, la directrice de l'école primaire de Moussages, village de 250 habitants, avait découvert un tag homophobe "sale gouine". En état de choc, elle a alors déposé plainte et informé les parents d'élèves de la situation. De nombreux autres tags homophobes ont été découverts ensuite par Caroline Grandjean, ainsi qu'une menace de mort dans la boîte aux lettres.
Une enquête sur ces tags et menaces de mort a été ouverte en juillet 2024, mais "cette procédure a fait l'objet d'un classement sans suite en mars 2025, indique à BFMTV la procureure de la République d'Aurillac Sandrine Delorme. Notamment car les enquêteurs n'ont jamais réussi à identifier l'auteur des inscriptions.
Une procédure en "recherches des causes de la mort" a été ouverte par le parquet d'Aurillac (Cantal), a appris BFMTV d'une source proche de l'enquête.