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Bayrou est "prêt à renoncer" à la suppression de 4.000 postes d'enseignants dans le budget 2025

Marie-Pierre Bourgeois
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Le Premier ministre a ouvert la porte à l'annulation des suppressions de postes prévus par le gouvernement de Michel Barnier ce 15 janvier. Le nombre de postes de professeurs offerts aux concours dans le secondaire a déjà baissé en décembre.

Pour avancer, François Bayrou ne lâche pas du lest que sur les retraites mais aussi sur l'Éducation nationale. Devant les sénateurs ce mercredi 15 janvier, le Premier ministre est revenu sur l'un des volets du budget 2025 qui prévoit de supprimer 4.000 postes d'enseignants.

"Je suis prêt à renoncer à cette proposition de suppression", a lancé le chef du gouvernement, en réponse au président des sénateurs socialistes Patrick Kanner ce mercredi.

"S'adapter modérément à la baisse du nombre d'élèves"

Déjà interrogé sur ce sujet mardi après-midi par les députés à l'issue de son discours de politique générale, François Bayrou était resté très flou. Le centriste, qui a été lui-même professeur de lettres, avait seulement consenti à annoncer que "le nombre de postes qui sera mis aux concours ne baissera pas".

Autrement dit, les socialistes n'avaient pas de garantie que les départs à la retraite des professeurs soient remplacés - principal gisement du gouvernement de Michel Barnier pour supprimer des postes d'enseignants.

Le Premier ministre avait également affirmé dans l'hémicycle qu'on ne "peut pas durablement imaginer que le nombre d'élèves baisse sans qu'on ne s'adapte modérement".

Le nombre de postes aux concours dans le secondaire déjà plus bas

Au Sénat, le centriste a tenu à souligner qu'il y avait "un gros travail à faire sur d'attractivité" des concours de l'enseignement. "Les postes que nous mettons au concours, nous n'arrivons pas à les remplir", a encore assuré François Bayrou.

À ce stade, le nombre de postes offerts aux concours pour devenir professeurs des écoles n'a pas été dévoilé par l'Éducation nationale. Ce sont eux qui étaient le plus concernés par la suppression du nombre de postes envisagées avec 3.155 sur les 4.000 envisagées.

Le nombre de postes aux concours pour les professeurs du second degré, à savoir les collèges et lycées, publiés en décembre, prévoient une baisse dans plusieurs disciplines qui font l'objet de tensions de recrutement, par exemple l'allemand ou les mathématiques.

Borne promet "davantage d'effectifs"

Plus largement, le Capes externe qui constitue la principale voie de recrutement des futurs enseignants titulaires enregistre une baisse totale de 232 postes en moins par rapport à 2024 (4.890 postes).

Interpellée sur le même sujet lors des questions d'actualité au gouvernement plus tôt ce mercredi après-midi, la ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne s'est contenté d'indiquer qu'elle espérait pouvoir compter sur "davantage d'effectifs" parmi les professeurs.

Pour l'instant, le budget de l'Éducation nationale pour 2025 s'élève à 63 milliards d'euros, globalement stable par rapport à celui adopté il y a un an pour 2024.

Marie-Pierre Bourgeois
Bayrou est "prêt à renoncer" à la suppression de 4.000 postes d'enseignants dans le budget 2025